Pollution : a-t-on tiré les leçons des erreurs passées ?

2023-215-101-SKCe 12 avril, lors des questions d’actualité au Gouvernement, Catherine Procaccia a demandé au ministre de la transition écologique s’il avait tiré les conséquences des erreurs des plans chlordécone aux Antilles et si, comme elle le suggérait dans son rapport, une stratégie globale de gestion des pollutions persistantes avait été mise en place pour celles qui ne manqueront pas d’être découvertes.
En effet, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) vient de signaler la présence de Chlordothalonil dans les eaux de consommation, une molécule interdite tout comme la chlordécone dans les Antilles.
Christophe Béchu a répondu que le rapport qu’elle avait présenté n’avait qu’un mois et donc, il n’avait pas pu l’exploiter. Le ministre a précisé que le site InfoSol recensait déjà les pollutions existantes, et que les personnes qui acquièrent des propriétés sont informées via le système d’information des sols (SIS). Il a aussi rappelé la mise en place récente d’un plan d’action « polluants éternels » (PFAS).
S’agissant de ce dernier, la Sénatrice a regretté que ce plan d’action ne soit que préventif et ignore les conséquences économiques sociales et sanitaires posées. Elle a aussi émis des doutes sur l’efficacité d’InfoSol, car toutes les terres cultivables n’ont pas été analysées !

Pour visualiser la question, cliquer sur la vidéo ci-dessous :

Des médicaments made in Val-de-Marne

IMG_6364Situé dans les anciens laboratoires du groupe Roche, le groupe Cenexi fabrique depuis 2004, dans son usine historique de Fontenay, des médicaments que nous utilisons tous les jours. Catherine Procaccia a pu, à l’occasion d’une visite le 10 mars dernier, découvrir l’activité d’un sous-traitant pharmaceutique dont le caractère stratégique a été plus qu’illustré depuis l’épidémie de COVID-19.
Un premier temps d’échange a permis de faire le point sur les enjeux que rencontre la filière ainsi que la stratégie industrielle du groupe qui souhaite s’orienter vers un accompagnement toujours plus complet de ses clients. Un dialogue qui a également abordé l’avenir du groupe Cenexi, dont le rachat par un groupe pharmaceutique indien est en cours, sous réserve de la validation de la transaction par le ministère de l’Economie.
La deuxième partie de la matinée lui a permis de visiter le site de Val-de-Fontenay où 670 employés travaillent chaque jour. Une usine qui fera l’objet d’important investissements en 2023 pour lui permettre de conserver son leadership européen notamment dans la fabrication et le conditionnement d’ampoules injectables.
En lien avec ses travaux en commission des affaires sociales et à l’OPECST, Catherine Procaccia a apprécié pouvoir visiter ce site stratégique qui fêtera en septembre prochain ses 100 ans d’existence !

Lutter contre l’antibiorésistance en médecine vétérinaire

photo phagosDans la continuité de ses travaux sur les phages, ces virus tueurs de certaines bactéries, Catherine Procaccia a eu le plaisir de visiter le laboratoire d’une jeune-start-up française Phagos, qui développe ses solutions à destination des élevages principalement d’huitres, de crevettes et de poulets.

Alors que la lutte contre l’antibiorésistance s’annonce comme l’un des défis sanitaires majeurs à venir, les phages apparaissent comme l’une des solutions possibles notamment en médecine vétérinaire qui subit depuis plusieurs années une paupérisation de son arsenal thérapeutique du fait des restrictions drastiques sur le recours aux antibiotiques.

Phagos a aujourd’hui la capacité de proposer en deux mois des cocktails de phages personnalisés efficaces pour guérir l’infection ciblée. Des résultats très prometteurs qui méritent encore d’être confirmés mais qui ouvriraient des perspectives intéressantes pour de très nombreux éleveurs.

Au-delà des défis scientifiques que relève Phagos, Catherine Procaccia a été sensible aux obstacles règlementaires que rencontre cette jeune start-up. Malgré la bienveillance des régulateurs, ces solutions se heurtent, tout comme en matière de santé humaine,  à un cadre rigide et mal adapté à une technique de traitements personnalisés au cas par cas, c’est-à-dire selon la bactérie.

Dioxines et incinérateur d’Ivry : fausse alerte ?

311789090_10225340027061536_1260313822582999785_nAu début de l’année, une étude menée par un collectif écologique avait révélé des concentrations de dioxines anormalement élevées aux alentours de l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine. L’Agence Régionale de Santé avait immédiatement préconisé la suspension de la consommation d’œufs des poules élevées en plein air à Ivry, Paris et dans les communes avoisinantes.
Catherine Procaccia avait alors posé une question écrite au Gouvernement sur l’impact de ces concentrations. Sans réponse depuis 8 mois, elle l’a de nouveau interpellé en octobre lors de questions orales.
Le Gouvernement a finalement indiqué que si le travail commun réalisé par la Direction Générale de la Santé, l’ARS d’Ile-de-France et les agences sanitaires nationales, confirmait des niveaux de contamination dépassant les seuils réglementaires, il n’y avait pas de lien de causalité démontré avec l’incinérateur du Sytcom qui respecte bien toutes les normes imposées.
Par contre, la fiabilité de la méthodologie de l’étude présentée par l’association écologique a été clairement remise en cause par les scientifiques. L’ARS mène une étude complémentaire qui sera connue au premier semestre 2023.
Enfin, plusieurs études de l’ANSES et de Santé publique France démontrent que résider à proximité d’incinérateurs ne semble pas modifier les niveaux d’imprégnation en dioxines. Cependant, par prudence, la consommation de produits issus d’animaux élevés en plein air dans une zone connue comme polluée doit être évitée, comme celle des œufs non industriels.
La Sénatrice a regretté que le Gouvernement ait laissé une association paniquer les habitants et n’ait pas communiqué plus rapidement sur les résultats de l’ARS à la population.