Mercredi 2 juin dernier, Catherine Procaccia interrogeait le Gouvernement sur les difficultés que rencontrent les habitants de Villeneuve-le-Roi et d’Ablon-sur-Seine pour établir des procurations pour les élections des 20 et 27 juin prochains. Jusqu’à présent, les habitants se rendaient au poste de police municipale où, deux fois par semaine, étaient assurées des permanences de la police nationale qui récupérait les procurations pour les enregistrer. Il avait toujours été procédé ainsi pour faciliter ces démarches, ces deux villes n’ayant ni poste de police nationale ni tribunal d’instance à proximité immédiate.

Mais voilà que maintenant, alors que ces permanences sont toujours assurées, la police refuse de les enregistrer, obligeant les habitants à se déplacer en voiture dans d’autres communes éloignées. La Préfecture, qui définit depuis l’an dernier les lieux où peuvent être reçues les procurations, indique qu’ils ont reçu pour consigne stricte de la part du Ministère de l’Intérieur de ne pas permettre leur dépôt dans des postes de police municipale. Mais il s’agit ici de permanences effectuées par la police nationale, le problème est donc bien différent.

Comment le Gouvernement peut-il dire partout qu’il souhaite faciliter les procurations, encourager la participation électorale alors qu’il oblige les habitants de villes, où jusqu’ici tout se déroulait très bien, à faire des kilomètres supplémentaires pour faire leur devoir de citoyen ? Le Gouvernement aurait-il peur d’une grande participation ?

Marlène Schiappa, Ministre chargée de la citoyenneté, lui répondit que cet ordre avait été donné pour permettre aux policiers nationaux de se recentrer sur leur mission principale de protection. Difficile à croire que des permanences dans ces deux villes viendraient troubler ces missions, d’autant qu’elles continuent à être assurées. À ceci près qu’aujourd’hui, avec l’assentiment du Gouvernement, ils refusent d’enregistrer les procurations. Des méthodes bien curieuses.