Face aux usurpations d’identités, l’État botte en touche

Fin 2019, face à la hausse du nombre de cas déclarés d’usurpations d’identités, Catherine Procaccia interrogeait le ministre de l’Intérieur sur les solutions que le Gouvernement pouvait proposer.

S’il n’existe pas de chiffre officiel récent, l’usurpation d’identité semblerait concerner près de 300 000 Français à l’heure actuelle. Naturellement, comme souvent, on pense que ce problème n’arrive qu’aux autres et qu’en étant assez prudent il est possible d’éviter les pièges. Pourtant, de plus en plus de Français ces dernières années découvrent, à travers des lettres d’organismes de crédit, de l’union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF), à l’occasion d’un vote, d’un mariage ou autre, que leur identité a été usurpée. Souvent pour des questions de vol d’argent, ou parfois d’acquisition de la nationalité, les voleurs et usurpateurs ne manquent pas d’imagination.

Près de 2 ans plus tard, une réponse, enfin ! Le Gouvernement, visiblement conscient du phénomène, se contente au travers d’une réponse alambiquée de rappeler que les nouveaux formats des titres d’identité doivent faire diminuer le nombre d’usurpations. Mais le vrai sujet était d’ailleurs, puisque la possibilité de contrôler la validité d’un titre d’identité n’est aujourd’hui offerte qu’aux services de l’État, ou à des partenaires limités et conventionnés. Chacun sait que la majorité des usurpations démarre le plus souvent après l’envoi d’une copie numérique dans le cadre d’un achat ou de la signature d’un contrat. Le ministre le sait bien puisque dans cette même réponse, il évoque le fait que la dématérialisation des procédures participe au phénomène délictuel et, à cela, il n’apporte aucun autre élément qu’une invitation à la prudence. Autrement dit, face à un État automatisé, les victimes n’ont pas davantage de réponse.

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