La phagothérapie, médecine d’hier et de demain

156861195_10221881080670038_8570374453967525381_nCatherine Procaccia a présenté, jeudi 4 mars, sa note à l’OPECST sur la phagothérapie.

La phagothérapie consiste à utiliser des phages, c’est-à-dire des virus guérisseurs, pour lutter contre des infections bactériennes. Utilisés dans la 1ère moitié du 20eme siècle pour soigner les infections avant que n’existent les antibiotiques, les projets de recherches sont aujourd’hui tombés en désuétude presque partout, sauf dans les pays de l’ex bloc soviétique.

Devant les bactéries multi-résistantes (BMR) aux antibiotiques, quelques équipes médicales tentent de soigner ainsi des patients en état désespéré (avant amputation par exemple). Mais il leur faut trouver le phage qui tuera la BMR, car à chaque bactérie correspond seulement un ou deux phages tueurs. Cette recherche est d’autant plus difficile (et couteuse) qu’il n’existe plus en France de « bibliothèque de phages »et les phages ne sont plus des médicaments autorisés sur le territoire (ils étaient dans le Vidal jusque dans les années 60/70).

Pour les utiliser, les équipes médicales doivent demander des autorisations pour « usage compassionnel », c’est à dire prouver qu’il n’y a plus aucune solution. Certains patients partent en dernier recours en Georgie car ce pays n’a jamais cessé de fabriquer des phages.

Dans la note, disponible ici, il est préconisé de permettre un recours accru aux phages. Ce recours suppose un cadre juridique adapté à leur spécificité car les essais cliniques randomisés ne peuvent s’appliquer considérant le faible nombre de patient aujourd’hui autorisés à bénéficier des phages.

Dans le Val-de-Marne, le CHI de Villeneuve Saint-Georges s’y intéressait jusque dans les années 70.