Pollution : a-t-on tiré les leçons des erreurs passées ?

2023-215-101-SKCe 12 avril, lors des questions d’actualité au Gouvernement, Catherine Procaccia a demandé au ministre de la transition écologique s’il avait tiré les conséquences des erreurs des plans chlordécone aux Antilles et si, comme elle le suggérait dans son rapport, une stratégie globale de gestion des pollutions persistantes avait été mise en place pour celles qui ne manqueront pas d’être découvertes.
En effet, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) vient de signaler la présence de Chlordothalonil dans les eaux de consommation, une molécule interdite tout comme la chlordécone dans les Antilles.
Christophe Béchu a répondu que le rapport qu’elle avait présenté n’avait qu’un mois et donc, il n’avait pas pu l’exploiter. Le ministre a précisé que le site InfoSol recensait déjà les pollutions existantes, et que les personnes qui acquièrent des propriétés sont informées via le système d’information des sols (SIS). Il a aussi rappelé la mise en place récente d’un plan d’action « polluants éternels » (PFAS).
S’agissant de ce dernier, la Sénatrice a regretté que ce plan d’action ne soit que préventif et ignore les conséquences économiques sociales et sanitaires posées. Elle a aussi émis des doutes sur l’efficacité d’InfoSol, car toutes les terres cultivables n’ont pas été analysées !

Pour visualiser la question, cliquer sur la vidéo ci-dessous :

Entretien des colonnes montantes : les effets concrets qui se font attendre

2052431646_439aeab80c_cPour répondre au flou persistant sur la responsabilité de leur entretien, la loi ELAN en 2018 prévoyait, sauf volonté explicite des copropriétaires, de transférer la totalité des colonnes montantes au réseau public d’électricité. De ce fait, la loi a reconnu que la responsabilité d’entretien relevait du gestionnaire du réseau public : ENEDIS.
Cette simplification, pourtant explicite, n’a pas conduit sur le terrain à la baisse des litiges bien au contraire. Face à cette situation paradoxale, Catherine Procaccia a interrogé le Gouvernement pour savoir comment il comptait faire pour concrétiser cette avancée législative.
La réponse reçue par la Sénatrice mi-février est mitigée. Si le ministre délégué chargé de la ville reconnait dans sa réponse que « la clarification du régime de propriété ne suffit pas en soi à faire disparaître tout risque de contentieux », il précise qu’Enedis n’est tenu au renouvellement des colonnes que si des travaux sont à son initiative ou s’ils sont rendus nécessaires sur la base de sa propre analyse technique. L’entreprise ne prend donc pas charge systématiquement tout renouvellement.
Dans ce contexte de grande liberté laissée au gestionnaire, un suivi régulier de la bonne application de l’obligation de l’entretien est nécessaire. Mais « COMMENT ? », le ministre ne le dit pas.

Lutter contre l’antibiorésistance en médecine vétérinaire

photo phagosDans la continuité de ses travaux sur les phages, ces virus tueurs de certaines bactéries, Catherine Procaccia a eu le plaisir de visiter le laboratoire d’une jeune-start-up française Phagos, qui développe ses solutions à destination des élevages principalement d’huitres, de crevettes et de poulets.

Alors que la lutte contre l’antibiorésistance s’annonce comme l’un des défis sanitaires majeurs à venir, les phages apparaissent comme l’une des solutions possibles notamment en médecine vétérinaire qui subit depuis plusieurs années une paupérisation de son arsenal thérapeutique du fait des restrictions drastiques sur le recours aux antibiotiques.

Phagos a aujourd’hui la capacité de proposer en deux mois des cocktails de phages personnalisés efficaces pour guérir l’infection ciblée. Des résultats très prometteurs qui méritent encore d’être confirmés mais qui ouvriraient des perspectives intéressantes pour de très nombreux éleveurs.

Au-delà des défis scientifiques que relève Phagos, Catherine Procaccia a été sensible aux obstacles règlementaires que rencontre cette jeune start-up. Malgré la bienveillance des régulateurs, ces solutions se heurtent, tout comme en matière de santé humaine,  à un cadre rigide et mal adapté à une technique de traitements personnalisés au cas par cas, c’est-à-dire selon la bactérie.

La géothermie dans le Val-de-Marne

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Catherine Procaccia s’est rendue, accompagnée de Sabine Patoux Présidente déléguée du Conseil départemental en charge de la transition écologique, sur le site de la SEMHACH à Villejuif, qui alimente les logements collectifs et équipements publics en géothermie de cette ville et des communes de l’Haÿ-les-Roses et de Chevilly-Larue.
Des pompes profondes extraient en sous-sol la chaleur de l’eau à 80° qui date du jurassique, ère à laquelle la mer recouvrait le bassin Parisien puis la réinjectent dans la nappe et les roches dans laquelle elle a été pompée.
Déjà existante dans les années 1980, cette énergie avait été abandonnée en raison des problèmes de corrosion qui sont dorénavant réglés. Le coût croissant de l’énergie fait qu’elle devient de plus en plus attractive pour la commune. Au niveau mondial, l’Ile-de-France est n°1 en la matière, et 40% de la géothermie est produite dans le Val-de-Marne où plusieurs sites fonctionnent.
A noter que le Gouvernement refuse d’intégrer la géothermie dans la fiscalité des énergies renouvelables.