Quel avenir pour les biotechnologies face aux nouveaux risques environnementaux et sanitaires ?

rapport biotechAprès 15 mois d’auditions de scientifiques, de comités d’éthique, de responsables politiques français et internationaux, 250 personnes rencontrées se concrétisent par le rapport présenté par Catherine Procaccia, Vice-Présidente de l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques et par Jean-Yves Le Deaut Président le 29 mars à la presse.
Le rapport détaille l’impact des nouvelles biotechnologies du génome sur la médecine, l’environnement et l’agriculture.  Parmi les recommandations: la poursuite des études sur les biotechnologies en matière de développement durable et de lutte biologique, le soutien au développement de nouvelles techniques de sélection végétale ou encore l’abandon d’un moratoire sur la recherche. Sur ce dernier point, les rapporteurs estiment en effet que CrispR, ciseau moléculaire, qui permet d’identifier une portion d’ADN à modifier en indiquant l’endroit exact où intervenir sur une paire de chromosomes, représente une véritable rupture technologique majeure. Celle-ci doit rester une priorité pour les chercheurs français. Plus précisément, ce mécanisme similaire à la fonction « couper-coller » d’un logiciel de traitement de texte rend ainsi très simple la modification de l’ADN d’un organisme vivant, de façon ciblée gène par gène.
Au sein du rapport, Catherine Procaccia s’est concentrée sur les maladies génétiques et les moustiques.

Les biotechnologies constituent un espoir et une piste thérapeutique prometteuse pour « réparer » le génome, responsable de quelque 80% des 7000 maladies rares recensées. En retard avec les leaders Américains et Chinois en la matière, la France doit continuer ses efforts de recherche sur la technique CRISPR tout en préservant ses règles de sécurité et d’éthique déjà suffisantes. Face aux questions d’éthique soulevées, la poursuite des recherches ne doit pas empêcher l’opposition ferme à toute modification de la lignée germinale humaine, qui consisterait à « améliorer » la descendance humaine selon les thèses transhumanistes.

Concernant les moustiques, ses travaux ont conclu à une nécessaire utilisation des biotechnologies face aux défis des nouvelles maladies infectieuses telles Zika ou la maladie de Chagas. La recherche sur la modification génétique de moustique est devenue impérative. Elle devra se faire dans le cadre du respect de la biodiversité et dans un dialogue équilibré entre pays du Nord et du Sud.

Le rapport complet et son résumé sont désormais consultables.

http://www2.assemblee-nationale.fr/14/les-delegations-comite-et-office-parlementaire/office-parlementaire-d-evaluation-des-choix-scientifiques-et-technologiques/(block)/24976